Aménagement d'un ancien bâtiment agricole à Saint-Aunès

A l’origine appelé domaine de Saint-Maurice, probablement du nom d’un marquis du XVIIe siècle qui fit de nombreuses acquisitions de terres et de biens sur Saint-Aunès, puis propriété Castan, du nom de son acquéreur 200 ans plus tard Alfred Castan, père d’André Castan, maire de Saint-Aunès de 1908 à 1912, cet ensemble bâti de plus de 120 m de long borde le village de Saint-Aunès au sud le long de la voie ferrée dont il est séparé par un parc aux arbres centenaires, et occupe la totalité du côté sud de la rue de la Chicane et de l’impasse du Parc, l’unité foncière s’étendant elle sur près de 240 m.

La propriété a depuis été divisée entre les 3 descendants actuels, et la partie concernée par le projet est un ancien bâtiment agricole situé à l‘ouest du porche d’entrée, et qui vient même le recouvrir.

Le rez-de-chaussée était à usage de cave viticole, et l’étage était une magnanerie. L’ensemble était dans un état assez vétuste mais la structure, murs et charpente, toujours bien solide.

Le bâtiment comprend 2 parties séparé par un gros mur de refend, le projet prévoit l’aménagement de 8 logements locatifs en 2 tranches de 4 logement chacune.

Seule la première est réalisée aujourd’hui et les travaux de la 2ème doivent démarrer en 2019.

Le principe d’aménagement consiste à utiliser le rez-de-chaussée pour le stationnement des véhicules afin de ne pas encombrer les espaces extérieurs, et de réaliser les logements au-dessus.

Les enjeux du projet étaient d’une part de trouver, pour transformer un bâtiment agricole en logements, c’est-à-dire créer de nombreuses ouvertures, un langage architectural différent mais s’intégrant dans le site, et d’autre part, afin de rentabiliser l’opération, d’exploiter la hauteur du bâtiment en créant un plancher intermédiaire tout en conservant la structure de l’existant composé de belles poutres de pin signée par les compagnons ayant réalisé l’ouvrage.

Pour les façades, le choix s’est porté sur une modénature très classique pour la façade sur rue au nord, percé de fenêtres reprenant la modénature et les proportions des quelques ouvertures existantes, et positionnées en respectant les alignements, et au sud pour une façade résolument ouverte composé de loggias spacieuses permettant de bénéficier d’une belle vue sur le parc et même jusqu’à la mer pour celles du dernier niveau.

Pour l’aménagement intérieur, l’objectif était de ne pas surcharger la construction existante dont les éléments de structure étaient conservés.

Le plancher du dernier niveau (R+2) est réalisé en dalle de béton de faible épaisseur coulée dans des bacs acier dits bacs collaborants puisque ayant en plus de la fonction coffrage celle de structure, les nervures servant de poutrelles, le tout posé sur les poutres existantes.

L’intérêt est un complexe plancher léger et peu épais, permettant de conserver de la hauteur sous plafond et les poutres apparentes en sous-face. L’isolation acoustique est assurée par des matériaux léger utilisé en plafond haut du R+1.

Le plancher intermédiaire (R+1), fondé indépendamment du bâtiment existant , est constitué d’une structure poteaux/poutres en béton armé supportant un plancher en superdalles, là aussi permettant de diminuer son épaisseur.

Comme toujours dans ce type d’intervention, la construction existante est respectée au maximum et la mise en œuvre prend en compte les spécificités des caractéristiques techniques du bâti ancien.

La maçonnerie et les enduits sur la pierre sont réalisés exclusivement à la chaux naturelle.

les encadrements des ouvertures, y compris les linteaux, ainsi que toute la structure des façades des loggias.

L’utilisation des matériaux “anciens “ ne signifie pas le refus de la modernité, et les techniques de mise en œuvre utilisent les moyens actuels permettant des appareillages d’éléments plus volumineux et ainsi de maîtriser le coût de la construction.